Prévention ostéoporose

Sommaire

On peut prévenir l'ostéoporose notamment :

La prévention de l'ostéoporose peut débuter en quelque sorte dès le plus jeune âge en se constituant un capital osseux convenable.

Ostéoporose : facteurs de risque

Il est possible d'évaluer les facteurs de risque à l'aide d'un questionnaire portant sur :

  • les antécédents familiaux d'ostéoporose et de fracture du col du fémur chez la mère ;
  • les antécédents personnels (plus de 60 ans, fracture sans choc important, diminution de taille, poids trop faible – IMC < 19 kg/m² – traitement corticoïde, pathologie thyroïdienne ou polyarthrite rhumatoïde) ;
  • les troubles hormonaux (ménopause, ablation des ovaires chez les femmes, baisse de la libido, impuissance ou traitement par hormonothérapie pour un cancer de la prostate chez les hommes) ;
  • l'hygiène de vie (consommation d'alcool, de tabac, activité physique/sédentarité, apports de calcium et de vitamine D) ;
  • les inflammations chroniques des intestins, puisque le risque d’ostéoporose et de fracture ostéoporotique serait statistiquement supérieur chez les sujets souffrant de syndrome de l’intestin irritable.

À noter : pour en savoir plus, consultez le site d'ameli-sante.fr (sur l'ostéodensitométrie) et la documentation de la Haute Autorité de Santé.

Par ailleurs, si on en croit une étude menée chez des sujets en obésité sévère ayant subi une chirurgie bariatrique, le by-pass gastrique entraînerait une augmentation du risque de fracture ostéoporotique majeure au-delà de 3 années de suivi post-intervention (cette augmentation des risques ne s'observerait pas en cas de sleeve gastrectomie ou de pose d’un anneau gastrique).

Prévention médicamenteuse

La prévention médicamenteuse est limitée :

  • traitement hormonal de la ménopause (pour la durée la plus courte possible et en étant régulièrement réévalué ou en cas d'intolérance aux autres traitements) ;
  • évaluation du risque fracturaire chez tous les hommes qui débutent un traitement par analogues de la LHRH (castration chimique dans le cadre du cancer de la prostate), sachant que le risque de chute est 5 fois plus important chez les hommes de 60 ans et plus qui suivent ce type de traitement ;
  • prévention et traitement de l’ostéoporose secondaire à la chirurgie bariatrique (apports en calcium, en vitamine D et en protéines outre la mise en place d'une activité physique en charge, idéalement en pré- puis en post-opératoire) ;
  • les bisphosphonates (alendronate, zolédronate, risédronate) et le raloxifène chez les femmes ménopausées à risque avec tous les effets secondaires que comportent ces médicaments contre l'ostéoporose.

La mise en place du traitement doit être précédée d’un bilan bucco-dentaire. Et le traitement oral doit être pris à jeun et au moins 30 minutes avant le repas, debout ou assis sans se recoucher ensuite.

Source : Haute Autorité de santé, 24 janvier 2023.

Calcium et alimentation

Il est essentiel d'avoir un apport en calcium suffisant pour se prémunir contre l'ostéoporose.

Ce calcium peut avoir une origine alimentaire, mais également provenir de suppléments sous forme de comprimés.

Il faut se souvenir que de grandes quantités de calcium peuvent être apportées par les légumes verts et les légumes secs qui présentent en outre l'avantage de ne pas être acidifiants pour l'organisme, contrairement aux produits laitiers.

  • De même les fruits à coques (noix, amandes, châtaignes, etc.) sont particulièrement riches en calcium et celui-ci est facilement assimilable.
  • Les pruneaux, riches en polyphénols et en nutriments (fibres, minéraux, vitamine K...) peuvent réduire les médiateurs pro-inflammatoires qui participent à la perte osseuse chez les femmes ménopausées lorsqu'ils sont consommés à raison de 6 à 12 par jour (pendant au moins 6 mois).
  • Certaines eaux minérales permettent également d'absorber du calcium.

N'oubliez pas non plus qu'un apport en protéines est également nécessaire, mais qu'il ne faut pas en abuser (la viande rouge est acidifiante).

Mais plus encore que cette consommation de calcium, le maintient d'un bon équilibre acido-basique est essentiel. En effet, l'ostéoporose est une maladie de déminéralisation par acidose, c'est-à-dire par intoxication des tissus. La première étape indispensable sera donc de détoxifier l'organisme et d'adopter une alimentation saine et alcalinisante.

Vitamine D

Tout comme le calcium, la vitamine D est fondamentale pour prévenir l'ostéoporose. Le plus souvent, celle-ci fait plus défaut que le calcium, en particulier chez les personnes âgées.

  • Or, c'est grâce à la vitamine D que le calcium peut être assimilé (elle favorise l'absorption intestinale du calcium d'origine alimentaire) et qu'il peut se fixer sur les os.
  • Celle-ci étant synthétisée par l'organisme grâce à l'action du soleil sur la peau, l'exposition solaire (modérée et avec les précautions qui s'imposent) est non seulement bénéfique, mais également nécessaire.
  • Pour les personnes qui vivent en maison de retraite et qui ont peu l'occasion de sortir, des suppléments en vitamine D peuvent être envisagés.

Chez les patients ostéoporotiques, plusieurs études récentes suggèrent qu’une prescription bimestrielle ou trimestrielle (80 ou 100.000 UI) serait trop espacée. Il serait préférable que la supplémentation soit renouvelée toutes les 3 à 4 semaines. Des données soutiennent aussi que des posologies faibles mais quotidiennes seraient plus efficaces, bien qu’elles soient associées à un risque de mauvaise observance.

Ainsi, une prescription en trois temps peut être préconisée pour les patients ostéoporotiques ou à risque dont le statut vitaminique est < 30 ng/mL (taux minimal à atteindre chez les sujets insuffisants rénaux ou âgés à risque de chutes) :

  • une phase initiale de recharge : 50 000 UI de vitamine D3 par semaine pendant 8 semaines pour les patients présentant un seuil < 20 ng/mL, ou pendant 4 semaines en cas de taux compris entre 20 et 30 ng/mL ;
  • une phase d’entretien durant laquelle la posologie est maintenue à 50 000 UI par mois durant 3 à 6 mois ;
  • un dosage est réalisé à l’issue de cette période :
    • si le taux reste < 30 ng/mL, il est possible d’augmenter la fréquence de la prescription (bimensuelle) ou la posologie prescrite (jusqu’à 80 ou 100 000 UI),
    • si le taux est > 60 ng/mL, on peut espacer les prises (tous les 2 mois par exemple) même s’il est préférable de disposer de formes permettant les posologies plus faibles et plus fréquentes.

Source : Souberbielle et al. La supplémentation en vitamine D en France chez les patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose : données récentes et nouvelles pratiques. La Revue du Rhumatisme, Available online 3 May 2019.

Bon à savoir : on le sait moins mais le magnésium, au même titre que le calcium et la vitamine D, est important pour limiter les fractures liées à l'ostéoporose puisque des taux sanguins élevés de magnésium réduisent de 44 % le risque de fracture.

Activité physique

L'activité physique est le troisième point essentiel de la prévention de l'ostéoporose. En effet, pratiquer une activité physique régulière va agir directement sur la densité minérale osseuse.

L'exercice physique permet :

  • la mise en place d'une masse osseuse correcte chez les enfants et les adolescents qui sont en pleine croissance ;
  • de ralentir la baisse de la masse osseuse ;
  • d'entretenir la musculature et l'équilibre, ce qui, indirectement, limite le risque de chute et donc de complications.

Il est recommandé d'effectuer un petit exercice pendant une heure au moins trois fois par semaine et/ou d'effectuer une marche d'une demi-heure chaque jour.

Suite à une fracture, la reprise d'activité le plus rapidement possible est également recommandée. Rendez-vous bien à vos séances de kiné et forcez-vous à marcher un peu chaque jour.

À noter : les personnes nées prématurément présentent des risques accrus d'ostéoporose et elles auront donc tout intérêt à pratiquer des exercices de port de poids afin de limiter ces risques.

Au quotidien

Précautions

Il est également possible de se prémunir contre les chutes pour éviter tout risque de fracture. Celles-ci concernent en effet une personne sur trois autour de 65 ans (première cause de décès accidentel) et une sur deux après 80 ans.

Pour cela :

  • munissez-vous de chaussures dotées de semelles suffisamment larges et à crampons ;
  • préférez les cabines de douche aux baignoires et installez des antidérapants ;
  • installez des barres de soutien dans des endroits stratégiques (salle de bain et toilettes notamment) ;
  • évitez les tapis (ou fixez-les au sol) ;
  • éclairez bien votre intérieur et munissez-vous de lunettes adaptées ;
  • de manière générale, évitez de marcher sur des sols glissants (évitez de cirer les parquets) et surtout sur la glace en hiver ;
  • au besoin, munissez-vous d'une canne pour assurer votre stabilité ;
  • assurez-vous que les éventuels traitements que vous prenez n'ont pas d'effets secondaires susceptibles d'entraîner une chute (sédatifs, somnifères, etc.).

Hygiène de vie

Bien entendu, il faudra mettre toutes les chances de son côté pour éviter de développer une maladie des os.

Il est pour cela nécessaire de stopper toute consommation d'alcool et de tabac, qui sont fortement liés à une baisse de la densité minérale osseuse.

Poids

Dans la mesure où un poids faible (indice de masse corporelle inférieur à 19 kg/m2) est corrélé à un risque augmenté d'ostéoporose et de fracture spontanée, ce critère est important.

À noter : les personnes de faible poids à la naissance, tout comme celles nées prématurément, présentent également des risques accrus de fractures et d'ostéoporose car elles ont tendance à avoir des os plus fragiles.

Un retour à un indice de masse corporelle normal diminue donc le risque d'ostéoporose et de complications.

Les personnes les plus particulièrement concernées sont :

  • les personnes carencées ;
  • les anorexiques ;
  • les sédentaires (sans activité physique) :
    • âgés,
    • séropositifs (VIH).

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