Fracture spontanée

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L'ostéoporose, en fragilisant l'os, va favoriser des ruptures de l'os : les fractures spontanées.

En cas d'ostéoporose importante, de simples faux mouvements ou efforts minimes peuvent suffire à fracturer une vertèbre, le col du fémur ou le poignet.

Fracture spontanée : définition

Les fractures qui ont lieu en cas d'ostéoporose sont essentiellement des fractures spontanées, c'est à dire survenant suite à un choc minime.

  • Habituellement, une fracture fait suite à un choc suffisamment important pour briser l'os, qui est, après l'émail dentaire, la structure la plus solide du corps. Ces fractures traumatiques, parfois extrêmement douloureuses, peuvent s'accompagner d'hématomes et d'une impotence fonctionnelle marquée.
  • Inversement, les fractures spontanées apparaissent sans choc évident, parfois suite à un effort modéré ou une chute voire même un faux-mouvement, et peuvent être présentes dans trois pathologies bien particulières :
  • Elles sont dans tous les cas dues à une fragilisation de la trame osseuse.

Quelques facteurs de risque ont par ailleurs été identifiés :

  • la dépression, qui serait associée à une augmentation de 39 % du risque de fracture ;
  • les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) joueraient également un rôle des dans la survenue de fractures osseuses ;
  • les traitements répétés à base de cortisone (notamment chez les asthmatiques sévères amenés à consommer beaucoup de corticoïdes par voie orale) ;
  • les personnes souffrant de syndrome de l’intestin irritable verraient leur risque de fractures ostéoporotiques augmenté ;
  • les personnes souffrant d'obésité sévère et ayant subi une chirurgie bariatrique par by-pass gastrique (trois ans après l'intervention, on observerait une augmentation majeure du risque).

Conséquences des fractures en cas d'ostéoporose

Les fractures qu'engendre l'ostéoporose vont avoir de nombreux retentissement sur le malade.

  • Physiquement tout d'abord, les activités vont être gênées, limitées voire impossibles, car douloureuses.
  • Psychologiquement ensuite, car cette baisse d'activité a un impact moral évident, d'autant que le fait de sentir diminué correspond parfaitement au conflit susceptible d'engendrer de l'ostéoporose (dévalorisation).

De plus, les fractures, dans ce contexte, sont loin d'être anodines.

  • Outre le fait que leur consolidation va être compliquée du fait de la fragilité osseuse, celles-ci sont difficiles à prendre en charge puisqu'on ne peut pas poser un plâtre.
  • La douleur, parfois importante, est combattue avec des antalgiques et des anti-inflammatoires qui ne sont pas dénués d'effets secondaires et qui impactent aussi la qualité de vie des patients.

Elles peuvent également avoir des conséquences dramatiques. En effet, environ 20 % des personnes ayant eu une fracture du col du fémur décèdent dans l'année qui suit l'accident.

Localisation des fractures

Les fractures retrouvées en cas d'ostéoporose (400 000 chaque année chez les plus de 65 ans) touchent :

  • les vertèbres (tassement vertébral) : environ 100 000 cas par an en France (auxquels s'ajoutent les 70 % de fractures non diagnostiquées) ;
  • le fémur (fracture du col) : environ 95 000 cas par an (75 % de femmes) ;
  • le poignet (fracture de Pouteau-Colles) : 35 000 cas environ (dont essentiellement des femmes, surtout celles récemment ménopausées).

Bon à savoir : l'ostéoporose concerne 40 % des femmes ménopausées et 15 % des hommes de plus de 50 ans, un chiffre qui explose à 70 % à partir de 80 ans.

Sont exclues, dans le cadre de l'ostéoporose, les fractures qui touchent ;

  • le crâne ;
  • le rachis cervical (vertèbres du cou) ;
  • les doigts ;
  • les orteils.

Fracture vertébrale

La fracture vertébrale concerne le corps de la vertèbre (à bien distinguer de la hernie discale qui est un écrasement du disque intervertébral).

Le terme de « tassement » est assez évocateur de l'affaissement de la vertèbre qui se fracture, généralement au niveau thoraco-lombaire (vertèbres D12/L1).

Les retentissements digestifs ne sont pas rares (reflux gastro-œsophagien, essoufflement, compression abdominale, etc.), toutefois, près de 70 % de ces fractures restent asymptomatiques.

Inversement, certaines d'entre elles peuvent provoquer d'intenses douleurs limitant grandement la mobilité de la personne.

Fracture du col du fémur

La fracture du col fémoral, elle, est particulièrement grave et peut nécessiter la mise en place d'une prothèse de hanche avec toutes les conséquences et complications que cela suppose.

De plus, cette fracture est souvent consécutive à une chute ce qui entraîne fréquemment chez le patient une importante peur de tomber une nouvelle fois et il existe, suite à cette fracture, une surmortalité de 20 % la première année.

Bon à savoir : il n'est toutefois pas rare que ce soit la fracture qui soit à l'origine de la chute et pas l'inverse.

En fin de compte, cet accident aboutit le plus souvent à un isolement et à une dépendance par peur de sortir et de rechuter.

Fracture du poignet

La fracture de Pouteau-Colles est une fracture de l'extrémité inférieure du radius.

Cette fracture est la plus fréquente au niveau du poignet (80 % des cas) et elle intervient souvent après une chute qui peut être tout à fait anodine.

Ce type de fracture survient généralement une dizaine d'années avant un tassement vertébral.

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