Lien entre ostéoporose et ménopause

Sommaire

Sommeil : Personne agée Thinkstock

La ménopause est un processus physiologique qui s'installe le plus souvent à l'âge de la cinquantaine chez la femme et qui se traduit entre autres par l'arrêt des cycles menstruels.

Cet arrêt traduit un épuisement du capital de follicules ovariens lié à une baisse du taux des hormones ovariennes (progestérone et œstrogènes).

Lien entre hormones et os

La ménopause est un bouleversement hormonal qui survient chez les femmes ayant entre 50 et 65 ans et qui favorise la déminéralisation osseuse. C'est ce qui explique en partie que les femmes y soient plus sujettes que les hommes (six fois plus).

  • En effet, les hormones que sont l'œstrogène et la testostérone jouent un rôle positif dans la construction de la charpente osseuse. Elles vont intervenir sur les ostéoclastes en limitant leur action destructrice.
  • Ainsi, les œstrogènes produits par les ovaires sont essentiels et lorsque leur production faiblit, la résorption osseuse s'accentue. C'est ce qui se passe lorsque le cycle menstruel se met en place tardivement ou que la ménopause s'installe.
  • Chez l'homme, on constate que les traitements hormonaux du cancer de la prostate, qui jouent sur la testostérone et entraînent une castration chimique, s'accompagnent d'une augmentation de 21 % du risque de fracture (et même + 45 % au niveau vertébral et + 30 % au niveau de la hanche).

On retrouve ce même déficit hormonal en cas d'anorexie mentale qui entraîne une disparition des règles (aménorrhée). Les épisodes d'anorexie font donc partie des antécédents médicaux importants à mentionner et qui peuvent contribuer à orienter le médecin vers le diagnostic d'ostéoporose.

Au moment de la ménopause

Avec la ménopause, les œstrogènes cessent d'être produits ce qui entraîne une augmentation de la perte osseuse (qui s'effectuait jusque-là de façon physiologique, ostéopénie). Celle-ci peut être brutale, jusqu'à 30 % de la charge osseuse calcique pouvant disparaître, en une dizaine d'années.

  • À l'inverse, chez l'homme, il n'y a pas de pic de la perte osseuse comme chez la femme, excepté en cas d'andropause (entre 50 et 70 ans) ou de traitement sous analogues de la LHRH dans le cadre d’un traitement du cancer de la prostate.
  • Par la suite, la diminution du capital osseux chez la femme va se stabiliser et se poursuivre de façon progressive à raison d'environ 1 % par an après 60 ans : 39 % des femmes de plus de 65 ans sont concernées par l’ostéoporose.
  • En fin de compte, on estime que les femmes perdent près de 40 % de leur capital osseux entre la 20e et la 80e année contre 27 % seulement chez les hommes.
  • Chez l'homme comme chez la femme, ce sont les fractures spontanées qui font suspecter l'ostéoporose.
    • On estime d'ailleurs que les risques de fractures dues à l'ostéoporose chez les hommes sont identiques à ceux encourus par des femmes de cinq ans plus jeunes. Ainsi, un homme de 85 ans présenterait autant de risque de fracture qu'une femme âgée de 80 ans.
    • Toutefois, chez les patients traités en hormonothérapie pour un cancer de la prostate, la prévalence de l’ostéoporose atteindrait 10 à 40 % (en fonction des populations) et elle pourrait aller jusqu’à 80 % après 10 ans d’exposition thérapeutique. Chez ces personnes, la perte de masse osseuse est d'environ 4 % en un an contre 1 % pour le reste de la population masculine.

Controverse sur la ménopause et l'ostéoporose

Si ces différentes données sont les plus communément admises, il convient de les relativiser à la lumière d'études très intéressantes.

  • Celles-ci mettent en avant le fait que si une perte osseuse est inévitable, liée au vieillissement, l'ostéoporose est loin d'être une fatalité à partir de la ménopause.
  • En effet, la relation entre la ménopause et l'ostéoporose n'est pas aussi évidente qu'il n'y paraît. Il est fort probable que la baisse de la densité osseuse débute plusieurs années avant la ménopause sous l'influence d'autres facteurs que la baisse hormonale (activité physique réduite ou encore carence en vitamine D).
  • Inversement, il se peut qu'aucune perte osseuse particulière ne soit manifeste jusqu'à l'âge de 80 ans ou encore que la perte soit graduelle sans qu'aucune accélération n'ait lieu.

Ainsi, la ménopause n'est pas irrémédiablement liée à une importante diminution osseuse débouchant immanquablement sur une ostéoporose.

Aussi dans la rubrique :

Comprendre l'ostéoporose

Sommaire

Qu'est-ce que l'ostéoporose ?

Définition de l'ostéoporose

Causes de l'ostéoporose

D'où vient l'ostéoporose ? Ménopause

Ces pros peuvent vous aider

Liens rapides